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Début octobre 2019, les autorités centrafricaines ont extradé vers Malabo le dissident politique Filiberto Obama Esono, qui avait le statut de réfugié politique au Maroc, et qui avait été fait prisonnier à une frontière, lors d’un voyage vers un pays de l’Afrique australe. Incarcéré à la prison de Malabo, il a été menacé, puis contraint de demander pardon à la Télévision nationale au dictateur Obiang pour avoir été opposant et avoir tenu des propos insultants sur son régime sur les réseaux sociaux.

La CORED dénonce cet énième kidnapping d’un dissident politique par la dictature de Guinée Equatoriale, dans un autre pays africain dirigé par un gouvernement élu démocratiquement et qui devrait connaitre les lois et les conventions internationales. Le président Obiang, au pouvoir depuis 1979, a, durant des décennies, eu les mains libres dans la plupart des pays d’Afrique centrale pour kidnapper des opposants politiques, puis les assassiner. Pour mémoire, parmi les nombreux cas, en janviers 2010, quatre opposants politiques, José Abeso Nsue, Manuel Ndong Anseme, Jacinto Micha Obiang et Alipio Ndong Asumu, ont été kidnappés au Nigéria, incarcérés à Malabo et exécutés ; plus récemment, en septembre 2018, deux opposants, Fulgiencio Obiang Essono et Francisco Micha, ont été arrêtés lors d’un passage au Togo, par les autorités togolaises et livrés à Malabo où ils sont actuellement incarcérés après une condamnation sans preuve pour leur participation au supposé coup d’Etat manqué de décembre 2017 ; Laban Abeso, exilé politique aux Etats-Unis, actuellement incarcérée au Cameroun, est accusé des mêmes faits.

L’activiste politique, Filiberto Obama Esono, étudiant au Maroc, travaillait dans l’anonymat avec la CORED. Il a manifesté son appartenance publique à la CORED, après un différend avec l’ambassadeur de la Guinée Equatoriale au Maroc. Notre organisation l’a soutenu dans ses démarches de demande d’asile politique au Maroc, qui ont finalement abouti à la reconnaissance du statut de réfugié politique par le UNHCR Maroc. Menacé à plusieurs reprises par l’ambassadeur de la Guinée Equatoriale au Maroc, ne se sentant pas en sécurité, et subissant de dures conditions de vie au Maroc, nous avons sollicité à la UNHCR Maroc à ce qu’il puisse être déplacer dans un pays plus sûr. Ces démarches n’ont pas abouti. Il a quitté le Maroc et a voyagé dans plusieurs pays de l’Afrique de l’Ouest, restant virulent dans les réseaux sociaux contre le régime, jusqu’à se retrouver en Centrafrique.

En France, le militant Julio Maquendegue s’est vu refuser l’asile politique malgré les preuves apportées de son opposition au régime. Il travaillait également de manière anonyme pour la CORED. Il a été repéré par l’ambassade de Guinée Equatoriale en France et a subi des menaces des diplomates. Le dissident se trouve maintenant en situation irrégulière en France et risque une risque une expulsion du territoire français.

Sur la base de ces faits, la CORED interpelle les acteurs de la communauté internationale et leurs demande d’intervenir pour empêcher la dictature d’Obiang, qui ne laisse pas aucune espace à une opposition intérieure, de continuer à faire taire l’opposition en exil.

Alors que la Guinée Equatoriale, petit Etat pétrolier de moins d’un million d’habitants, possède le PIB le plus élevé d’Afrique, les Equato-guinéens continuent de fuir la dictature répressive pour des raisons politiques et économiques. En cette période où la lutte contre l’immigration est devenue un sujet majeur dans les pays occidentaux, causant la monté de l’extrême droite, et où certaines voix réclament l’amélioration des conditions dans les pays d’origine, les gouvernements européens devraient intégrer dans leurs considérations un soutien à la dissidence politique qui prône la normalisation politique de ces pays.

Le président Obiang, ne rate pas une occasion pour s’afficher internationalement. Sa participation aux obsèques de l’ancien président Jacques Chirac a rappelé les vieilles méthodes de la Françafrique. Il s’imposera encore prochainement au Forum de Paris pour la Paix.

La CORED demande au gouvernement français de se montrer vigilant dans sa relation avec un régime dictatorial parmi les plus durs en Afrique. Alors que les justices française et suisse continuent d’agir sur l’affaire des Biens Mal acquis, la CORED demande au gouvernement français de se positionner contre les atteintes aux droits humains en Guinée équatoriale, d’empêcher que la répression ne touche les dissidents réfugiés en Europe et d’assurer leur sécurité, notamment au travers du respect du droit d’asile.

Paris, 24 Octobre 2019

Raimundo Ela Nsang
Président Fondateur de la CORED

Transcription de vidéo de demande de pardon à la télévision national du refugier politique Filiberto Obama Esono au Dictateur Obiang, après son Kidnapping en République Centrafricaine.

 

  • Journaliste Commentatrice

Durant la Rencontre, le jeune qui répond au nom de Filiberto Obama Esono a montré être repenti, parce que selon lui, il avait été trompé par des éternels ennemis qui depuis l’extérieur veulent renverser le gouvernement légitime dirigé dignement par son excellence Obiang Nguema Mbasogo et en même temps remercier au chef d’Etat par le pardon concédé à sa personne pour après montrer sa disponibilité d’adhérer à la ligne politique tracé par le président fondateur SE Teodoro Obiang Nguema Mbasogo.

  • Paroles de Filiberto

Je suis sorti de Guinée Equatoriale en octobre de 2015 avec comme destination le Maroc, avec l’objectif de poursuivre mes études dans le privé, puis après je n’ai pas eu assez de ressources je me suis rendu à l’ambassade pour chercher une bourse. A la fin, je n’ai pas eu la bourse, c’est à partir de ce moment je me suis mis sur le réseaux sociaux, j’ai commencé à publier des articles contre le régime sans savoir que c’était quelque chose qu’à la fin j’allai regretter.

En raison de toutes les difficultés que j’ai eu au Maroc, j’ai décidé de quitter le Maroc pour le Ghana où j’ai commencé à travailler pour pouvoir survivre. Puis, quand j’ai vu que les conditions de vie en Afrique de l’Ouest sont très très dures, j’ai décidé de retourner vers la Mauritanie. Mon séjour en Mauritanie a été très court, on m’y a concédé une carte de refugié, puis, après, comme la vie est dure dans l’Afrique de l’Ouest, j’ai décidé d’aller essayer dans les pays de l’Afrique de l’Est. C’est pour cette raison que j’ai décidé de sortir de Mauritanie, mais comme je n’avais pas de moyens de pour partir en avion, j’ai décidé de traverser les frontières. Et quand je suis arrivé à la frontière centrafricaine, on m’a demandé un passeport et comme je n’avais pas de passeport, ils ont considéré que c’était une entrée clandestine. On m’a demandé 35 000 Francs CFA pour me laisser passer, et comme je ne les avais pas ils m’ont conduit jusqu’à Bangui, où ils ont contacté l’ambassade. L’ambassade m’a bien traité, ils m’ont apporté de la nourriture, de l’eau. Bien.

Ce qui occupe aujourd’hui est l’affaire du pardon de son excellence Teodoro Obiang Nguema, qui un geste très grand. Pour moi, c’était une surprise, je n’attendais pas à un pardon si rapide. Je m’attendais à être brutalement torturé par la police ou qu’ils allaient faire quelque chose de pire, mais en tout moment, où j’étais là- bas en prison, ils m’ont donné à manger, les policiers m’ont bien traité, même psychologiquement.

Donc, tout ce que j’ai vu là est une réalité, je souhaite remercier pour le pardon, et aussi demander pardon pour les publications que j’ai fait sur les réseaux sociaux et les liens partagés.

A partir de ce jour, je vais essayer de poursuivre une nouvelle vie. Je suis ici avec les frères du PDGE.

Ce tout ça, je demande pardon à son excellence et je le remercie une fois de plus. J’aime mon pays la Guinée Equatoriale, ce que je vais faire à partir de ce jour est d’aller dire à tout le monde que je ne vais jamais oublier le pardon que ce monsieur m’a fait aujourd’hui.

J’ai promis de changer ma vision sur lui et je vais commencer à parler bien de lui.Lettre Soutien-FOE-page-001
Jean Paul - UNHCR Maroc-page-001
Lettre de soutien CORED-page-001

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