Communiqué

La Coalition Restauratrice de l’Etat Démocratique (CORED) en Guinée Equatoriale condamne l’asile politique qui a été accordé par le dictateur Obiang au dictateur gambien Yahya Jammeh. Au nom du peuple Equato-guinéen solidaire du peuple gambien dans son combat pour la liberté et la démocratie, le Parti CORED se félicite de la fin la dictature en Gambie, mais exprime son profond désaccord avec le fait que cette liberté advienne alors que se prolonge la souffrance du peuple Equato-guinéen.

La Guinée Equatoriale est considérée comme  l’une des dictatures les plus répressives au monde. Téodoro Obiang refuse de quitter le pouvoir depuis 37 ans. Responsable des massacres et exactions commissent après l’indépendance, il conserve aussi le pouvoir pour se garantir une impunité.  Selon plusieurs rapports internationaux, pendant  la dictature de son oncle dont il fut le bras doit, en tant que directeur de toutes les prisons du pays, entre 40 000 a 60 000 personnes fut massacrées, et plus de 125 000 personnes, sur une population de 350 000 à l’époque, partirent en exil.

Apres le coup d’Etat contre son oncle, la répression et les crimes continuèrent et les équato-guinéens furent encore contraints de prendre le chemin de l’exil. Aucune avancée politique n’a permis au peuple de s’exprimer librement par les urnes. Les mascarades électorales s’accumulent sans aucun progrès dans des processus électoraux détournés en amont des scrutins.

Grâce à la découverte d’énormes réserves de pétrole, Obiang a eu des moyens économiques. Au lieu d’investir pour le bien être du peuple, le laissant croupir le dans la misère et l’inculture, il a détourné avec sa famille une fortune colossale, objet d’un scandale international au travers de l’affaire des Biens Mal Acquis. Les ressources économiques ont été utilisées pour se maintenir au pouvoir, en mettant en exergue une vitrine de quelques grands travaux d’infrastructure, qui ont aussi renforcé les mécanismes de corruption pour l’enrichissement de la famille au pouvoir.

L’Afrique centrale s’enfonce dans une crise de légitimité des pouvoirs. Au Gabon, au Tchad, au Cameroun, ou en Guinée Equatoriale, les processus électoraux sont détournés au profit de chef d’Etat et de famille au pouvoir depuis plusieurs décennies, et, ils ne sont pas de la qualité de celui de la présidentielle gambienne. La Guinée Equatoriale affronte également une grave crise économique et sociale que le régime actuel ne pourra résoudre.

Le Parti CORED salue l’intervention de la CEDEAO soutenue par les Nations-unies avec l’accord de l’Union africaine, pour résoudre la crise en Gambie. Cependant, nous appelons la CEDAO, l’ONU, l’Ua et le reste de la communauté internationale, à considérer l’impact et les conséquences du choix de la Guinée Equatoriale. Répression, absence d’état de droit, mascarades électorales : Yayah Jammeh arrive dans un pays où la situation est bien pire que celle qu’il avait installée en Gambie. La facilitation de cet exil par les trois organisations concernées contribue à donner une image positive de la Guinée Equatoriale alors que l’apparente stabilité cache un régime fragile qui s’oppose à la soif de liberté de la population par une répression accrue.

En outre, Yahyah Jammeh a sans doute accepté l’exil en Guinée Equatoriale parce qu’Obiang n’a pas ratifié la convention de Rome qui pourrait l’obliger à extrader l’ancien président gambien vers la Cour pénale internationale. La Guinée Equatoriale n’a signé aucune convention des Nations-unies pour la protection des exilés politiques. Cet asile ne respecte pas de règles internationales et correspond à un arrangement entre deux dictateurs.

Sans effort diplomatique pour la démocratisation et la construction de l’Etat de droit en Guinée Equatoriale, la démarche internationale en Gambie renforce la dictature d’Obiang, dans une région, l’Afrique centrale, qui n’arrive pas à se défaire des ces dictateurs. La Coalition restauratrice de l’Etat Démocratique(CORED) en Guinée Equatoriale  invite les organisations internationales à prendre en considération la souffrance de la population équato-guinéenne victime d’un régime pire que celui de Yayah Jammeh, pour contribuer tout autant à sa libération.

Paris, 23 Janvier 2017

Raimundo Ela Nsang

Secrétaire Général
Email : ren@coredge.org

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