Communiqué de Presse
Guinée Equatoriale : après élection, dérive prévue et annoncée

Le vendredi 20 mai 2016, Obiang a organisé la cérémonie d’investiture pour un nouveau mandat de 7 ans après le simulacre d’élection présidentielle du 24 avril 2016 par lequel il s’est donné vainqueur à 93%.

Le Parti CORED, qui avait demandé avec d’autres partis politiques de l’intérieur du pays le boycott de ce scrutin, annonce à travers de ce communiqué qu’il ne reconnait pas Obiang comme président de la République de Guinée Equatoriale  et lance en même temps une alarme sur sa dérive paranoïaque, susceptible de mettre en danger la stabilité du pays, voir de la sous région.

En effet, tel que nous l’avions exposé, le passage en force d’Obiang pour se légitimer dans la précipitation a été motivé par la nécessité pressante d’effectuer une succession héréditaire, avec une démission prévue en faveur de son fils Teodorin Nguema Obiang poursuivi en France dans l’affaire des BMA et procurer ainsi une immunité diplomatique, avant son éventuel procès. Dans le temps Obiang occuperait la fonction de membre du conseil d’Etat, un organe supérieur à la présidence, créé par la réforme de la constitution en 2011, lui permettant aussi de conserver une immunité à vie.

Or, en regardant de près les conditions du déroulement du simulacre d’élection, puis de l’organisation de la cérémonie d’investiture et finalement la demande du parquet financier de Paris de poursuivre en justice le fils d’Obiang nous pouvons en  tirer les conclusions suivantes :

1/ Avec les conditions de l’illégalité constitutionnelle, la répression des oppositions et du peuple en général, Obiang a clos tout espoir d’alternance démocratique en Guinée équatoriale.

2/ Le choix des invités pour la cérémonie d’investiture, mis a part le soutien des autres chefs d’Etats Africains notamment ceux d’Afrique Centrale, la présence de Jean-Marie Le Pen  fondateur du Front National et du Président du Présidium de l’Assemblée populaire suprême et chef de gouvernement de la Corée du Nord, Kim Yong-nam, est le signe d’une rupture affichée par le régime d’Obiang avec l’occident qui reste encore le principal partenaire économique.

3/ La demande du parquet financier du renvoi de Teodorin Nguema en procès, si la justice confirme, est un facteur d’instabilité se rajoutant à l’état de paranoïa d’Obiang  vis-à-vis de l’occident.

Sur la base de cet exposé, le Parti CORED sollicite toutes les instances de la Communauté internationale à :

  • Etre attentif à la situation de la Guinée Equatoriale et soit prêtes à intervenir pour venir en aide au peuple qui se trouve pris en otage par Obiang et son régime.
  • Soutenir l’opposition de la Guinée Equatoriale, notamment celle en exil qui échappe au contrôle du régime, pour construire un contre-pouvoir et organiser une Conférence Internationale pour la Démocratisation.

Paris le 27 mai 2016

Raimundo Ela Nsang
Secrétaire General

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