Lettre ouverte aux 147 Chefs d’Etats et de gouvernement réunis au sommet de la COP21 à Paris
Excellences:
Les Partis Politiques souscrits à la Déclaration de Madrid pour des élections libres et transparentes en 2016 ont l’honneur d’appeler respectueusement votre attention, en ce grand rassemblement du COP21 où l’humanité défend la vie sur la planète, sur l’absolue nécessité d’une alternance démocratique en Guinée Equatoriale afin d’instaurer un Etat de droit.
Nous estimons, au non de notre Peuple, devoir vous informer des propos tenues par Teodoro Obiang, contenu dans le support ci- joint, lors du congrès de son parti du 10 au 12 novembre, qui confirment ce que nous dénonçons depuis que notre pays est au bord de la déstabilisation politique, économique et sociale.
En effet, la demande explicite du président Obiang que pour lutter contre la montée de la délinquance des jeunes, qu’on leur « coupe les tendons pour qu’ils soient identifiés dans la rue » est la preuve qu’il ne contrôle plus le pays malgré la répression qui a toujours été la principale méthode d’action politique.
Nous tirons la sonnette d’alarme de la déstabilisation de la Guinée Equatoriale qui a déjà commencé. Les délinquants sont souvent de jeunes miliciens qu’il a armés pour sa protection mais abandonnés, du fait de la crise économique et l’état chaotique dans lequel se trouve le pays. Un petit pays, auparavant paisible malgré la brutalité de la dictature de 46 ans, qui enregistre aujourd’hui la monté d’une extrême violence : voles à main arme, attaques fréquents dans des domiciles souvent avec des violes, assassinats et l’apparition du phénomène de justice populaire incité par ces propos inacceptables venant d’un chef d’Etat.
Cette situation est préoccupante, dans la mesure où seule une issue politique légale peut éviter le chaos en Guinée Equatoriale, mais au regard de l’actualité, l’élection d’Obiang en tant que candidat aux élections présidentielles prévues en 2016 confirme une des hypothèses que nous annoncions depuis longtemps de sa détermination à effectuer une succession héréditaire, en se légitimant encore à travers des élections frauduleuses et passer ensuite le pouvoir à son fils.
Cette réunion des chefs Etats de la COP21 est la deuxième visite à Paris dans ce mois de novembre du président Obiang. La première fois c’était le tragique soir des attentats du 13 novembre 2015 à l’invitation de l’UNESCO pour la remise du Prix Unesco Guinée Equatoriale « sciences de la vie », le lendemain des déclarations au congrès de son parti. En ce moment où la violence terroriste frape plusieurs pays et régions du monde, avec ces déclarations inacceptables qu’incite à la violence, Teodoro Obiang n’aurait pas du avoir sa place dans l’événement de la COP21 et à la délivrance du prix UNESCO où on parle de sauver la planète et la vie qu’il méprise.
Le gouvernement portugais après avoir pris connaissant des ces déclaration a travers des medias a condamné publiquement ces déclarations et exiger au régime du président Obiang de respecter l’engagement pris lors de son admission dans la Communauté de Pays de la Langue Portugais (CPLP) contraire à ces déclarations. Nous souhaitons que d’autres pays se joindre a ce prise de position du Portugal.
C’est pourquoi, nous saurions infiniment reconnaissant, que les chefs d’Etats réunie en cette occasion exceptionnelle, soucieux de la paix et l’avenir de l’humanité, aient bien savoir au président Obiang qu’il fasse désormais le choix d’organiser des élections libres et accepte l’idée d’une alternance démocratique afin que la Guinée Equatoriale ne devienne pas un nouveau « Zaïre », et ne connaisse le sort de la République Centrafricaine ou du Burundi.
Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre haute considération.
Raimundo Ela Nsang Fulgencio Ondo Olo
Secrétaire Général du Parti CORED Secrétaire Général du Parti UP