Conférence sur l’alternance non violente et développement durable en Afrique

intervencion

Le « club éthique » a pris l’initiative de réunir à Paris le vendredi 25/09/2015, dans un salon de l’assemblée nationale Française, les interlocuteurs des oppositions en exil et de la diaspora africaine ainsi que des représentants de partis politiques au pouvoir en Afrique.

Cette réunion de réflexion s’est tenue sous le thème du développement durable, des possibles transitions démocratiques et le rôle que peuvent tenir les différentes composantes politiques, notamment celles tenues à l’écart par les régimes anti-démocratiques.

Raimundo Ela Nsang secrétaire exécutif de la CORED était donc présent dans le cadre des actions informatives menées pour la campagne des élections présidentielles 2016 qui se tiendront en Guinée Equatoriale. De façon plus large, il s’agissait pour le secrétaire exécutif de transmettre la nature des propositions que fait la CORED sur les thèmes proposés et abordés. Pour la CORED il ne fait nul doute que le développement durable est corrélatif d’un contexte politique démocratique, participatif et inclusif, car se sont toutes les couches de la population et institutions qui doivent être concernées pour mener à bien des projets d’envergures et durables, tant sur le plan économique que politique.

Assistait aussi à cette réunion la représentante du PDGE à Paris, Madame Brigida Mangue Edu, qui a fait une intervention sans surprise. A savoir, un éloge habituel du parti au pouvoir en Guinée Equatoriale sans la moindre capacité critique à l’égard des responsabilités de ce parti sur la situation économique et politique catastrophiques du pays. Cela n’est guère étonnant sachant que le président Obiang est aussi président du PDGE, nous savons tous qu’émettre une critique est synonyme de mise au ban. Madame Brigida Mangue Elu est donc intervenue dans une stratégie habituelle de communication qui consiste à faire croire à la possibilité d’un dialogue et de pluralité autour du régime de dictature. Elle a rappelé ainsi le message du président Obiang qui demande aux différents partis politiques en exil de rentrer au pays, sans préciser sous quelles conditions de sécurité. Pourtant et suite à la « table de dialogue » qui s’est tenue fin 2015 où furent sommées de participer les oppositions présentes dans le pays, rien n’a changé depuis, les quelques participants ayant émis des critiques sur le contenu de cette fausse ouverture en ont dû se plier à nouveau au fonctionnement rigide du pouvoir : personnalités politiques retenues de force dans leurs villages, aucune liberté de la presse, personnes toujours emprisonnées pour des faits politiques etc..

Raimundo Ela Nsang a donc pris la parole devant l’assemblée pour répondre à Madame Brigida Mangue Edu et souligner que les conditions actuelles ne sont en aucun cas propices à un dialogue national et inclusif. Car, la structure même du pouvoir reste inamovible, les discours d’ouverture sont en contradiction totale avec les faits et le fonctionnement de l’état qui est celui d’une dictature. Dans ces conditions, il est donc impensable d’organiser un retour des oppositions en exil qui seraient immédiatement soumises à des procédés de répressions directes ou indirectes. Quant aux élections présidentielles de 2016, le secrétaire général de la CORED a rappelé qu’il a été désigné candidat officiel de son parti. A ce titre et afin d’aller vers de vraies élections, transparentes, soumises à contrôle, une proposition en 10 points faite lors de la « déclaration de Madrid » a été envoyée au président du PDGE. Ces points concernent des principes basiques et incontournables pour admettre la validité d’une élection. A ce jour aucune réponse n’a été faite en retour, ce qui démontre, s’il le fallait encore, que la possibilité d’un dialogue autour de la transition démocratie n’existe toujours pas en Guinée Equatoriale.

Paris 26 Septembre 2015

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